Juste pour eux

Juste pour eux

Pour un bon départ dans la vie...

 

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Ce billet est le premier d'une série d'articles qui décrypte le rapport 2016 de l'UNICEF sur la situation des enfants dans le monde et l'analyse que nous pouvons en faire. Nous le consacrons à un droit tout aussi fondamental que la vie, le droit à la santé.

 

L’égalité des chances en matière de survie est un droit inaliénable qui donne la prérogative à chaque enfant de bénéficier d’un bon départ dans la vie, d’une bonne santé notamment. Ce droit constitue une étape déterminante pour pouvoir bénéficier de meilleures possibilités de vie future. Il se compose des soins et aliments nécessaires à une bonne croissance et à une bonne santé pour chaque enfant. 

 

Des millions d'enfants sont toutefois privés de ce droit fondamental en raison de leur lieu de naissance, de leur race, de leur sexe, de leur origine ethnique ou familiale, ou parce qu’ils vivent dans la pauvreté ou avec un handicap. Les chiffres parlent d'eux-mêmes:

 

En 2015, 5,9 millions d’enfants sont morts avant d’atteindre l’âge de 5 ans, principalement en raison de maladies que l’on aurait pu prévenir et soigner facilement et à moindre coût telles que la pneumonie, la diarrhée, le paludisme, la méningite, le tétanos, la rougeole, la septicémie, la malnutrition et le SIDA.

 

Et si rien n'est fait, 69 millions d'enfants de moins de 5 ans décéderont de causes en grande partie évitables entre 2016 et 2030, dont près de 3,6 millions d’enfants cette seule dernière année.

 

Alors que les gouvernements du monde entiers, galvanisés par les progrès relatifs engrangés entre 2000 et 2015 en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement, s'activent pour être au rendez vous de 2030 visant les Objectifs de Développement Durable, l'heure est à l'action.

 

Et si tant il est vrai que chaque action doit être mue par la volonté de "ne laisser personne de côté et d’aider en premier les plus défavorisés", il est évident que les enfants, notamment les plus démunis doivent être la priorité.

 

Les recherches et réflexions ont montré qu'une approche axée sur l’équité permettrait non seulement de renforcer les acquis des deux dernières décennies, mais également d’atteindre plus rapidement les objectifs de santé mondiaux que la voie actuelle et serait particulièrement rentable dans les pays à faible revenu et à forte mortalité.

 

Au Burkina Faso, le gouvernement a fait de la santé maternelle et infantile une priorité. Une mesure de gratuité des soins des femmes et enfants de moins de 5 ans a débuté en avril 2016 dans trois régions du pays (Centre, Hauts Bassins, Sahel) avant de couvrir le territoire national en juin dernier. La mesure concerne les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes dont l'accouchement est pris en charge, les femmes vivant avec une fistule obstétricale, les femmes âgées d'au moins 20 ans pour la prise en charge du dépistage des lésions précancéreuses du col de l'utérus et du sein.

 

Dans la mise en oeuvre de ce projet, le pays compte procéder au renforcement de l'assise communautaire de son système de santé à travers le recrutement de 16 000 agents de santé à base communautaire (ASBC).

 

L'accessibilité financière étant ainsi en train d'être prise en compte dans le cadre de ce projet, il faudrait travailler à asseoir celle de personnel suffisant et qualifié, de matériel et d'infrastructures, notamment dans les zones rurales.

 

Le récent décès de deux bébés prématurés dans un centre de santé de Ouagadougou par manque de couveuses, est venu nous rappeler à quel point notre système de santé peut être défaillant. De telles situations devant faire l'objet d'une extrême rareté. C'est justement le lieu de saluer l'action citoyenne née à la suite de ce malheureux évènement, visant à collecter des fonds pour l'acquisition de six couveuses pour nos hôpitaux. Elle prouve ainsi que chaque citoyen peut et doit s'engager au-delà d'intervention étatique.

 

De manière général, les pays devraient:

 

  • orienter les politiques, les programmes et les dépenses publiques vers la promotion d’une plus grande équité afin de réduire les disparités persistantes dans les domaines de la santé maternelle, 

 

  • combler les lacunes tant dans la couverture que dans la qualité des données disponibles à travers les systèmes d’enregistrement des actes d’état civil.

 

  • bâtir des systèmes de santé qui soient à la fois capables d’offrir des soins de qualité à travers un ensemble de services mais aussi d’atteindre toutes les femmes et tous les enfants, à commencer par les plus défavorisés. Ces systèmes devant inclure des mesures incitant le personnel qualifié à travailler dans les zones les plus difficiles à atteindre.

 

  • mettre l’accent sur la mise à disposition d’un personnel qualifié pour les accouchements, 

 

  • promouvoir une alimentation appropriée et sensibiliser les communautés à de meilleures connaissances sur l’alimentation des enfants

 

  • faciliter l’accès aux services de base, à l’eau potable, à l’assainissement, à l’hygiène et à  la vaccination pour une meilleure prévention des maladies de l’enfant. 

 

L’égalité des chances en matière de survie, de développement et de plein épanouissement pour tous les enfants renvoie à l'équité qui est le thème central de ce rapport 2016 de l'UNICEF. Il s’agit de justice et d’opportunité pour chaque enfant, non seulement, de grandir forts et en bonne santé, mais également d'être instruit afin d'acquérir les compétences nécessaires pour réussir sur le plan professionnel et apporter sa contribution à la société. C'est justement sur ce thème de l'éducation que portera le prochain billet de cette série...

 

...parce qu'offrir les mêmes chances à chaque enfant, sans exception, c'est concrétiser le lien essentiel entre leur bien-être et l’avenir de notre monde commun.

 

 

 

Crédit photo: Léon HERSCHTRITT

 

 

 

 

 
 

 



26/08/2016
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