Nord du Burkina: éviter le scénario de Chibok
Région du Sahel © Oméga fm
Le Burkina Faso fait face depuis quelques mois maintenant à des attaques terroristes localisées principalement au Nord et dans la capitale Ouagadougou. Ces dernières semaines, la recrudescences des actes terroristes au Nord fait craindre la perte de cette partie par le pays, si ne l’est pas encore d’après certains observateurs de la scène politique nationale.
Plus le temps passe plus la menace se diversifie et devient multiforme. Depuis le début de l’année 2017, les enseignants en poste dans la région du Sahel, et particulièrement ceux de la province du Soum font face à de fortes pressions émanant des terroristes. Plusieurs d’entre eux ont été menacés de quitter la région sous peine de représailles. L’unique condition pour rester dans la région est d’enseigner l’islam en lieu et place du programme d’enseignement national laic.
Les 25 et 31 janvier derniers, des hommes armés et cagoulés ont fait irruption dans les écoles de Petèga, Kouyé, Goundoumbou et Lassa, toutes situées dans la province du Soum, menaçant les instituteurs de n’enseigner désormais que l’islam ou de quitter la région. Les enseignantes quant à elles ont été sommées de porter désormais le voile.
Des attaques qui ont été condamnées aussi bien par la Coordination des Syndicats de l’éducation du Sahel qui a en outre témoigné son soutien aux enseignants victimes, que par les autorités burkinabè, qui ont promis d’apporter une “réaction à la hauteur de la provocation de ces gens.”
Seulement cette réaction tarde à venir et les choses vont de mal en pis dans les écoles du Soum.
En effet, le 3 mars dernier, une école du village de Kourfayel a été attaquée par des hommes non encore identifiés. Cette attaque a fait deux morts dont le directeur de l’école M. Salif Badini et un civil. Une délégation gouvernementale s’est déplacée dans la localité pour apporter son soutien aux familles des victimes et aux populations d’une manière générale.
Mais jusqu’à quand allons nous attendre cette réaction à la hauteur de la provocation de ces gens?
C’est un euphémisme que de dire que le Nord de mon pays va mal. Au rythme où vont les choses, comment maintenir les enfants à l’école dans une région où le taux de scolarisation est l’un des plus bas au plan national? Qui protège les enfants dans les écoles du Soum?
Les autorités en charge de la sécurité sont fortement interpellées, nous le sommes tous mais eux encore plus. Il faut sauver le Nord du Burkina, il faut sauver les écoles du Soum et avec, ces enfants qui sont l’avenir du Burkina Faso.
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