Juste pour eux

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Lutte contre les Mutilations génitales féminines au Burkina Faso : un combat de longue haleine

 

Alors qu’en fin septembre 2018, l’opinion publique nationale s’indignait de la nouvelle d’une cinquantaine de jeunes filles excisées à Kaya et à Ouagadougou, l’on apprend en fin Janvier 2019 qu’une trentaine de filles, en majorité des élèves portées disparues dans la commune de Kampti, sont retrouvées excisées pour la plupart au 3ème degré (ablation du clitoris, des petites lèvres et des grandes lèvres). C’est à croire que la lutte contre les MGF, notamment l’excision au Burkina Faso est un combat de longue haleine tellement les résistances sont fortes.

 

Pourtant depuis 1996, le Burkina Faso fait partie des rares pays africains à avoir interdit expressément l’excision dans sa législation. Mieux, en Mai 2018, le pays a adopté un nouveau code pénal qui durcit les sanctions relatives à cette pratique. Mais quelques mois après, l’on apprenait avec stupeur le malheureux cas d'une dizaine de filles excisées à Kaya et une quarantaine à Ouagadougou, qui ont été victimes de complications et conduites à l’hôpital. Pourtant, bien avant l’interdiction légale, le pays avait très tôt pris conscience des conséquences dramatiques de l’excision sur la santé et la vie des jeunes filles et des femmes.

 

Outre les mesures gouvernementales visant à obtenir l’arrêt de la pratique, plusieurs associations et organisations non gouvernementales nationales et internationales ont fait de ce fléau leur cheval de bataille. De nombreuses communautés ont même fait des déclarations publiques les engageant à abandonner la pratique de l'excision. Si de telles initiatives sont à encourager en vue de préserver la santé et la dignité des filles et des femmes, il faudrait toutefois veiller à la mise en œuvre effective des différents engagements pris par les leaders communautaires et les communautés. Car, en réalité, chaque nouveau cas, vient tristement nous rappeler la nécessité d’adapter constamment nos stratégies et de continuer de plus belle l’éveil des consciences sur une pratique qui n’a véritablement pas le moindre avantage pour la fille et la femme, encore moins pour la communauté.

 

Source: http://niarela.net

 

Chiffres-clés:

  • 200 millions de femmes et de filles dans le monde ont subi l'une ou l'autre forme de mutilation génitale féminine.
  • Les mutilations génitales féminines sont en déclin dans de nombreux pays. Mais si elles persistent au rythme actuel, la croissance démographique rapide dans les pays où elle est concentrée augmentera considérablement le nombre de filles qui y sont soumises.
  • D’ici à 2030, on estime que 68 millions de filles dans le monde subiront des mutilations génitales féminines si l’on n’accélère pas les efforts visant à éliminer ces pratiques néfastes.
  • Les pays qui présentent les plus haut taux de prévalence de cette pratique parmi les filles et les femmes âgées de 15 à 49 ans sont la Somalie (98%), la Guinée (97%)Djibouti (93%) et l'Égypte (87%).
  • Les mutilations génitales féminines sont pratiquées principalement sur des jeunes filles entre la petite enfance et l'âge de 15 ans.
  • Les filles qui subissent des mutilations génitales féminines font face à des complications à court terme telles que douleur intense, saignements excessifs, infections et difficultés à uriner, ainsi qu'à des conséquences à long terme pour leur santé sexuelle et reproductive et leur santé mentale.
  • Les mutilations génitales féminines sont enracinées dans les inégalités de genre et les déséquilibres de pouvoir entre hommes et femmes. Elles les maintiennent en limitant les possibilités pour les filles et les femmes d'exercer leurs droits et de réaliser leur plein potentiel en termes de santé, d'éducation et de revenus.
  • Les objectifs de développement durable, et plus particulièrement l'Objectif 5, appellent à mettre un terme aux mutilations génitales féminines d'ici à 2030. La cible 5.3 vise à « Éliminer toutes les pratiques préjudiciables, telles que le mariage des enfants, le mariage précoce ou forcé et la mutilation génitale féminine. »
  • L'élimination des mutilations génitales féminines est une étape cruciale vers la réalisation des autres objectifs de développement durable, qui mettent l'accent sur la santé et le bien-être, la maternité sans risque, une éducation de qualité, des sociétés inclusives et la croissance économique.
  • L'élimination des mutilations génitales féminines a fait l'objet de nombreux appels de la part d'organisations intergouvernementales, notamment l'Union Africaine, l'Union Européenne et l'Organisation de la Coopération Islamique. Elle a également fait l'objet de trois résolutions de l'Assemblée générale des Nations Unies.

Source: http://www.un.org/fr/events/femalegenitalmutilationday/

 



06/02/2019
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