Juste pour eux

Juste pour eux

“TOUCHE PAS À MON ÉCOLE”: l’éducation à l’épreuve du terrorisme dans le nord du Burkina Faso

 

Le Burkina Faso fait face depuis plusieurs mois maintenant à une recrudescence d’attaques terroristes qui touchent aussi bien le Nord fréquemment cité, que le reste du pays, notamment la capitale, Ouagadougou.

 

Depuis janvier 2015, le Burkina Faso a connu une vingtaine d’attaques terroristes. Les plus meurtrières ont été celles du Cappuccino et Splendid hôtel intervenues les 15 et 16 janvier 2016 faisant une vingtaine de morts ainsi que celle du poste du détachement du Groupement des Forces antiterroristes de Nassoumbou dans le Sahel, où douze militaires burkinabé ont péri.

 

Si jusque là le profil des attaques localisées dans le Nord du pays laisse croire que les forces de défense et de sécurité sont particulièrement visées (les forces de sécurité basées dans le Sahel burkinabé ont fait l’objet de six attaques, tuant une vingtaine d’hommes), une nouvelle donne plus que inquiétante intervient depuis peu dans cette région classée “zone rouge.”

 

En effet, les 25  et 31 janvier derniers, des hommes armés, cagoulés se déplaçant à moto ont fait irruption dans plusieurs écoles de la province du Soum, menaçant les enseignants de n’enseigner désormais que l’islam ou de quitter la région. Ils auraient également demandé aux enseignantes de porter désormais le voile. Les établissements concernés sont l’école de Petèga dans le département Diguel, les écoles des villages de kouyé, de Goundoumbou et l’école de Lassa.

 

Des faits qui sonnent comme un défi de plus à relever dans un contexte sécuritaire déjà précaire. Si la Coordination des Syndicats de l’éducation du Sahel condamne fermement de tels actes et témoignent leur soutien aux enseignants victimes des menaces, les autorités burkinabé, quant à elles, ont promis d’apporter une “réaction à la hauteur de la provocation de ces gens.”

 

Si de tels actes affectent les populations de manière générale, ils affectent davantage les enfants dans une zone où l’éducation présente beaucoup de défis à relever avec un taux de scolarisation brut de seulement 48,8% sur une moyenne nationale de 83,7% et un taux d’achèvement du cycle primaire de 28,6%.

 

Pourquoi faut-il qu’ils s’en prennent à une zone où l'école représente pour beaucoup de petits garçons et de petites filles, l’espoir d’une vie meilleure, une région où l’école constitue parfois pour la jeune fille une porte pour échapper au mariage précoce et forcé?

 

Pourquoi faut-il qu’il tentent de remettre en question le caractère laïc de ma patrie et de l’enseignement, consacré par les articles 27 et 31 de notre constitution?

 

Pourquoi faut-il qu’ils menacent de briser le rêve de ces milliers d’enfants? Pourquoi faut-il qu’ils touchent justement à l’école?

 

Il y'a nécessité d'agir urgemment pour protéger nos écoles, nos enseignants, nos populations.

 

 

 



04/02/2017
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi