Juste pour eux

Juste pour eux

Parce que les droits de l’enfant n’attendent pas …

Je reviens après une pause de 16 mois parce ce 16 Juin est une journée spéciale. C’est le commencement de tout pour moi, la transformation du rêve en réalité, le passage d’idées à un site personnel, un blog, une passion. Juste pour eux, je reviens parce que la promotion de leurs droits doit être constante car menacés à chaque instant et à chaque étape de leur fragile parcours.

 

Ce 16 Juin la communauté internationale a marqué une halte pour réfléchir sur la situation de l’enfant africain à travers la commémoration de la 30ème journée de l’enfant africain.

 

Il faut le rappeler encore une fois, cette journée a été instituée en 1991 par l’OUA (UA) en hommage aux étudiants noirs assassinés le 16 Juin 1976 lors d’une protestation sous le régime d’apartheid en Afrique du Sud.

 

Dans un contexte global marqué par des crises socio-politiques, la commémoration de cette 30ème journée a été axée sur l’accès à un système judiciaire adapté aux enfants. C’est-à-dire des pratiques judiciaires prenant en compte leur situation d’enfant et axant la sanction sur la perfectibilité donc l’idée selon laquelle chaque être humain a la capacité de s’amender et de devenir meilleur. Une conception encore plus vraie chez des êtres humains en devenir des branches jeunes que l’on peut toujours redresser selon un adage de chez moi. Car tout s’apprend et peut se réapprendre à cet âge, le bon comme le mauvais.

 

En cette période marquée par la pandémie de la maladie à Corona virus (COVID19), il est important de noter que les droits de l’enfant sont particulièrement affectés de façon globale et en Afrique singulièrement. Selon l’UNICEF, « si nous n’agissons pas maintenant, cette crise sanitaire risque de se transformer en crise des droits de l’enfant ».

 

Plusieurs aspects de la vie des enfants sont affectés notamment leur accès à la santé, leur accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement, leur accès continu à l’apprentissage, à un niveau de vie suffisant. Par ailleurs les enfants déjà soumis à la violence et les enfants migrants et réfugiés risquent de voir leur situation s’empirer.

 

Au-delà de la commémoration du 16 Juin, ce billet vient rappeler que l’absence n’est pas assimilable à l’indifférence.

 

Tellement de brouillons inachevés qui somnolent sur machines et papiers. Des mois à suivre le cœur meurtri et griffonner quelques mots sur l’assassinat lâche de collégiens revenant de vacances dont le convoi a essuyé une attaque terroriste le 4 janvier 2020 sur l’axe Toeni-Tougan (province du Sourou, frontalière du Mali).  

 

Que dire de l’odieuse tuerie de 31 femmes le 24 décembre 2019 à Arbinda, dans le nord du Burkina Faso, laissant derrière elles des orphelin-e-s.

 

Entre autres conséquences de cette insécurité, plus de 848 000 personnes déplacées dont une majorité de femmes et d’enfants et environ 2 512 écoles fermées, privant ainsi plus de 340 000 enfants d'éducation.

 

Pendant cette pause j’ai pourtant espéré que tous les enfants soient protégés. Que leurs droits élémentaires soient respectés, que plus aucun enfant ne soit privé d’identité et ou menacé d’apatridie parce n’ayant pas d’acte de naissance. Que tous les enfants puissent bénéficier de soins adéquats, d’amour, d’éducation afin de les préparer à une vie future épanouie.

 

J’ai versé des larmes en voyant ces innocents qu’on appelle désormais « les orphelins d’Arbinda » j’ai pensé à tout l’amour maternel qu’ils ne recevront plus jamais. Je pense à la première fois où les plus jeunes d’entre eux demanderont à leurs anges gardiens « c’est vrai que tu n’es pas ma maman ? Qui est ma maman ? Où est-elle ? » Je pense aussi au regard perdu qu’ils/elles dirigeront vers là-haut lorsqu’ils apprendront que leur maman est désormais au ciel. Je pense surtout au rapport qu’ils auront vis-à-vis d’un système qui leur aura enlevé les personnes les plus importantes de leur vie, leur maman…

 

Ces seize mois de blanc public n’ont pas été du tout repos, croyez moi. Ils ont été consacrés à l’attente d’un enfant et à l’assurance de son développement harmonieux au quotidien. Parce que ma vie tourne autour de ces petits êtres humains qui ont besoin d’accompagnement spécial afin de faire de leur vulnérabilité quasi innée une force chaque jour.

 

 



18/06/2020
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